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Les travaux de Didier Viodé n’ont rien des cartes postales idylliques et voyeuristes d’un Pierre Lotis. Son oeuvre procède d’un esthétisme du divers et d’une grande sensibilité qui invite au voyage dans la tradition de Victor Segalen. C’est à la fois un écorché vif et un pur altruiste qui nous propose sans clichés, le regard neuf et authentique, des œuvres nourris- santes et d’une grande intransigeance. Cette oeuvre multimodale pourfend les injustices,

le reniement, la trahison des clercs et la négation de la dignité humaine. La condition hu- maine, l’immigration et la détresse des migrants y sourdent de manière saisissante dans une sorte de transhumance, véritable migration vers l’espérance et la quête du sens, préalable à l’institution d’une fraternité vraie et universelle. Dans cette quête qui apparaît dans l’espace de ses toiles, dessins, peintures, etc. Le temps temps de l’espérance en l’homme s’y déploie en une sorte de promesse, une foi en l’homme qui prend à témoin le chaos de notre monde contemporain. Pour favoriser l’avènement de cette fraternité nouvelle que l’artiste appelle de tous ses voeux, l’artiste/créateur éprouver la dualité Nord-Sud, tout en questionnant l’Être humain (gbêto en langue Fon du Benin) et son environnement. La question centrale de l’oeuvre est sans appel : suis-je le gardien de mon frère (blanc ou noir qu’importe. Seule l’emporte la Lumière qui sublime la couleur et la vie) ?

En 2016, le ton est donné à travers sa série éponyme Les migrants, encre sur papier, mettant en scène des migrants sur le chemin de l’Espérance, suivie de la série Les vaillants (2017) « lutteurs » qui bravent les éléments naturels, la mort, l’indifférence, le mépris et fuient la guerre à Alep en Syrie, en Irak, en Afrique ou ailleurs. Des sujets qui à travers le génie créa- teur du plasticien, sont une allégorie de la vie, une sublimation des ombres noires, ce que l’homme a d’essentiel : la vie dans son infinie beauté et sa valeur inestimable.

Jean-Michel Nzikou